ASMR pour dormir : utilité, principe et effet sur le sommeil

C’est quoi l’ASMR ?

Le papier bulle qui éclate, des ongles qui tapent sur un objet, des chuchotements, autant de sons que les spécialistes de l’ASMR reproduisent pour créer des vidéos dédiées à cette pratique. Mais en quoi cela consiste-t-il exactement ?

L’ASMR en pratique

L’ASMR consiste à provoquer une réaction de bien-être face à un stimulus sensoriel. Le sens concerné est l’ouïe et l’objectif est de créer des sons susceptibles d’entraîner une sensation agréable pour celui qui les écoute. La créatrice de l’ASMR parle même d’orgasme cérébral.

Les sons spécifiques à l’ASMR

Les vidéos d’ASMR sont nombreuses et il en existe pour tous les goûts et toutes les oreilles ! Mais cette pratique a des codes et certains sons lui sont bien spécifiques : 

• chuchotements
• tapping (tapotement avec les ongles sur divers objets et matières)
• touchers légers sur le micro avec des objets ou avec les doigts
• frottements et manipulations d’objets
• narration ou lecture à voix basse
• bruits de bouche ou de mastication

L’ASMR ne consiste pas simplement à enregistrer des sons. La proximité entre le micro et les objets qui produisent les sons joue un rôle important dans l’engouement pour cette pratique. De même, le fait que les sons soient légers renforce la sensation de proximité et favorise le lâcher-prise.

L’ASMR et le sommeil

Quand on se couche, on a besoin de se sentir en sécurité pour s’endormir. L’ASMR permet de créer une sorte de cocon autour du micro du créateur, cocon qui se recrée ensuite autour de l’auditeur. C’est la raison pour laquelle ces vidéos remportent un tel succès, encore aujourd’hui. Mais que se passe-t-il dans notre cerveau quand on écoute de l’ASMR pour s'endormir ?

Les effets de l’ASMR sur le cerveau

En 2018, des chercheurs américains ont étudié une dizaine de sujets sensibles à l’ASMR. Ils leur ont fait passer un IRM en leur faisant écouter des vidéos d’ASMR. Au moment de l’écoute, diverses zones du cerveau s’activaient. Le circuit de la récompense, le système limbique (gestion des émotions) et la zone de la motivation présentaient une activité en augmentation.

De même, la sensation agréable serait due à la production de dopamine (hormone du plaisir) et d’ocytocine. La production de cette dernière est stimulée lorsqu’on se sent en sécurité. Et cela vient confirmer les dires des adeptes de l’ASMR qui rapportent se sentir comme dans une bulle hermétique lorsqu’ils écoutent ces sons.

Apaisement, détente, réconfort, baisse du rythme cardiaque, de la tension artérielle et du niveau de stress sont autant d’effets relatés par les adeptes d’ASMR. Des effets semblables à ceux de la relaxation et propices au sommeil.

L’ASMR fait-il dormir ?

En aidant à la production des hormones du sommeil, l’ASMR déclenche un sentiment de bien-être global. C’est pourquoi les personnes qui apprécient l’ASMR s’en servent pour trouver le sommeil.

En effet, les personnes appréciant l’ASMR ressentent du plaisir et de la satisfaction lorsqu’elles écoutent ces sons. De plus, cette pratique contribue à la détente et à la relaxation, nécessaires à l’endormissement. Il est possible d’intégrer l’ASMR à sa routine du soir pour s’endormir plus vite et dans de bonnes conditions.

L’ASMR pour dormir convient-il à tout le monde ?

Non. Si les adeptes ne peuvent plus se passer d’écouter des vidéos d’ASMR pour s’endormir, cette méthode est loin de convenir à tout le monde. Certaines personnes sont très sensibles aux sons et aux bruits environnants. Dans ces cas-là, l’ASMR peut provoquer une réaction très désagréable, voire insupportable.

Il existe des alternatives à l’ASMR pour s’endormir. Les livres audios, les boîtes à bruits blancs, les boxes de méditation, les vidéos de relaxation ou encore l’ écoute de musique pour dormir sont des réponses possibles pour les personnes qui ne supportent pas l’ASMR.

Des applications pour dormir se sont également développées. Elles se basent sur différentes techniques dont la cohérence cardiaque ou la respiration abdominale.

Dans ce type de pratique, il faut aussi prendre en compte les risques d’accoutumance. Le fait de s’endormir tous les soirs en écoutant de l’ASMR peut, à termes, poser problème lorsque le sujet ne peut pas en écouter. Le cerveau s’habitue et n’est alors plus capable de se mettre en veille sans ce rituel.